Les Rêveurs sont très fiers de remettre dans la lumière cette bande dessinée américaine (1913-1944) restée longtemps oubliée en France puisque les derniers Krazy Kat édités par Futuropolis remontent à une vingtaine d’années. C’est donc bien à une nouvelle génération de lecteurs mais aussi aux passionnés de cette bande dessinée que nous proposons aujourd’hui de découvrir ou de redécouvrir les Sunday strips parus voici plus de 85 ans dans la presse américaine.
UNE NOUVELLE ÉDITION & UNE NOUVELLE TRADUCTION
Il faut avant toute chose saluer le travail remarquable effectué par l’éditeur américain Fantagraphics qui depuis 10 ans a entrepris les éditions des Sunday strips que nous proposons aujourd’hui en Français. Premier volume d’une collection de quatre, dont la sortie s’est échelonnée sur trois années, nous avons décidé de regrouper les dix livres de Fantagraphics qui couvrent la période 1925-1944 en quatre volumes.
Chaque livre comprend 280 pages dont les deux premiers en noir et blanc et les suivants en couleur (les strips de Krazy Kat apparaîtront en couleur dans la presse en 1935). Si ce projet s’est réalisé c’est grâce au traducteur Marc Voline, admirateur sans fin et passionné de l’oeuvre de George Herriman qui s’est attelé à la traduction adaptation de ce langage complexe inventé par l’auteur comme le parlé de Krazy qui mélange anglais, argot, yiddish, et espagnol.
SUNDAY STRIPS KRAZY KAT
George Herriman a situé l’histoire de ses trois personnages Krazy Kat, un chat dont le sexe est inconnu, Ignatz Mouse et un chien, le Sergent Pupp (Officer Pupp) dans le comté de Coconino, au Nord de l’Arizona. Krazy Kat est plein d’amour pour Ignatz Mouse qui s’en fiche éperdument et qui au contraire, à la moindre occasion lui envoie une brique à la tête que le chat prend comme une preuve d’amour. Au milieu, le Shériff de la région, Pupp essaye de coffrer la souris avant qu’elle ne parvienne à lancer sa brique.
Chaque strip est construit sur cette relation triangulaire dans les décors somptueux de l’Arizona, et parfois enchâssé par des rencontres avec d’autres personnages ou des éléments naturels non prévisibles. Mais sous cette apparence d’histoire très simple, chaque planche du dimanche explose par une mise en page inventive et un dessin toujours au service de la narration, de l’humour et de la poésie.